Photographe publicitaire de formation, j'ai passé pas mal de temps dans un studio avec pour seuls compagnons mes appareils, mes éclairages et les produits de mes clients. Il faut croire que, malgré la passion, ce n'était pas suffisant; un jour j'ai claqué la porte du monde qui m'avait formé.

 

Attiré par je ne savais pas encore quoi, je me suis retrouvé à écumer les salles de spectacle de Strasbourg où je vivais à l'époque. La Laiterie, Pole Sud, le Maillon et les Taps m'ont plus ou moins facilement ouvert leurs portes.

 

Un nouveau monde s'ouvrait à moi, j'ai dû apprendre ses codes, apprendre à être discret et respectueux des artistes, du public. Que de rencontres, sur scène, en coulisse, dans les gradins... des artistes forcement, des techniciens, des spectateurs, des programmateurs, etc. Et puis des spectacles, beaucoup de spectacles... du théâtre, de la danse, du cirque, des concerts, de l'opéra, du spectacle de rue, du cabaret, bref du vivant!

 

L'expérience et la maturité ont finalement apporté la réponse du «pourquoi la photo?» Tout simplement pour les gens. Je crois qu'on ne peut pas être photographe sans aimer les gens. Et de cette période culturelle intense j'ai gardé le goût du contact, d'apprendre de l'autre, de construire quelque chose avec lui. Sans ce petit plus, l'émotion est difficile à retrouver sur les images; une séance photo c'est un moment assez intime où le modèle, comme le photographe, se livrent l'un à l'autre.

 

Pour les photos de théâtre, de danse, c'est pareil, un pas de deux le temps d'une répétition, d'un filage. On oublie l'ombre et la lumière, scène, fauteuils, cour et jardin...